Lorsqu'un salarié quitte son poste, il doit restitué à l’employeur tout le matériel mis à sa disposition pendant la durée de son contrat : ordinateurs, téléphones, véhicules de fonction, etc. Cette restitution peut parfois être source de confusion, notamment en cas de conditions particulières.
Matériel prêté : Les obligations du salarié à la fin du contrat
Lorsque le contrat de travail prend fin, la restitution du matériel est une obligation pour le salarié. Cela inclut tout matériel prêté, qu’il s’agisse d’un ordinateur, d’une voiture de fonction, d’un téléphone portable ou d’autres outils professionnels.
- Modalités de restitution : Ces modalités sont souvent spécifiées dans le contrat de travail, mais elles ne sont pas régies par le Code du travail. L’employeur et le salarié doivent se mettre d’accord sur le lieu et la manière de restituer le matériel (ex. : siège social de l’entreprise ou autre lieu).
- Préavis et Matériel Prêté : Si le salarié est dispensé d’effectuer son préavis, il peut conserver certains matériels, comme une voiture de fonction, jusqu’à la fin théorique du préavis, sans que cela ne lui soit préjudiciable sur ses salaires et avantages.
Les risques en cas de non-restitution ou de matériel abîmé
Il est important de savoir qu’en cas de non-restitution du matériel ou de restitution de matériel dégradé, certaines sanctions peuvent être prises par l’employeur. Voici les principales :
- Pas de retenue sur salaire : Un salarié ne peut pas se voir appliquer une retenue sur salaire pour un matériel usé ou endommagé, à moins que la dégradation soit volontaire ou issue d’une mauvaise gestion. Ce principe est clairement défini dans l’article L. 1234–5 du Code du travail.
- Compensation possible : L'employeur peut chercher à compensé le matériel non restitué ou dégradé en ajustant les sommes dues au salarié à la fin du contrat, en vertu de l’article L. 3251-2 du Code du travail.
- Faute lourde en cas de dégradation volontaire : Si un salarié abîme délibérément le matériel, avec l’intention de nuire à l’employeur, cela peut être qualifié de faute lourde, ce qui peut entraîner son licenciement pour faute lourde et des dommages et intérêts à verser à l'employeur.
Actions en justice : Lorsque le matériel n’est pas restitué
Lorsque le salarié refuse de restituer le matériel prêté ou le garde de manière frauduleuse après la rupture de son contrat, plusieurs recours sont possibles pour l’employeur :
- Pénal : L’employeur peut saisir la justice pénalement pour abus de confiance si le salarié refuse de rendre le matériel sans motif valable.
- Civil (Conseil des Prud’hommes) : L’employeur peut demander, via le Conseil des Prud’hommes, la restitution du matériel et demander des dommages et intérêts. En cas de litige urgent, il peut même faire une demande en référé, comme l’a confirmé la Cour de cassation dans une décision du 5 février 2025 (n° 22-23.730). Cette affaire concernait la restitution d’une ligne téléphonique dont le salarié avait fait transférer la ligne à son nom après la rupture de son contrat de travail, en fraude aux droits de l’employeur.
Ce que doivent retenir les élus CSE et salariés
- Obligation de restitution : À la fin du contrat de travail, tout salarié doit restituer le matériel mis à sa disposition.
- Préavis et matériel : En cas de dispense de préavis, le salarié peut conserver certains équipements jusqu’à la fin de celui-ci.
- Risques de non-restitution : Les sanctions sont possibles en cas de non-restitution ou de dégradation volontaire du matériel.
- Recours possibles : L'employeur peut recourir à la justice pour récupérer le matériel et demander des indemnités.
Optimisez la gestion des matériels en cas de rupture de contrat
Pour éviter les conflits liés à la restitution du matériel, il est crucial que les élus CSE et les salariés connaissent les règles et obligations concernant cette restitution. Une gestion claire et rigoureuse dès le début du contrat de travail permet de prévenir de nombreux litiges à la fin du contrat.